Ces êtres qui m'ont donné la vie
Mon père
Un jour, j'ai lu un écrit sur la relation d'un père et son fils. À la fin de l'ouvrage, on pouvait y lire que le paternel était décédé depuis Janvier dernier. Je me suis alors mis à penser à la perte de cet être cher; ce personnage à la fois tendre et spontané qu'est mon père. Je ne peux imaginer ma vie sans lui. Ses paroles parfois austères, mais combien favorables à mon cheminement, me menant toujours plus loin dans mon questionnement. Il y a aussi ses accolades chaleureuses débordantes d'amour et de fierté. Son sourire irrésistible, son regard mystérieux, son visage encore si jeune malgré les années…
Je me souviens d'une photo de lui lorsqu'il avait environ une trentaine d'année; je le trouvais tellement beau! J'aurais probablement craqué pour ce charmant gaillard, rouquin en plus! Mon amour pour mon père est infini. Je me rappelle aussi les nombreuses lettres que l'on pouvait s'écrire lui et moi. C'est drôle, nous vivions dans la même maison et l'on se transmettait du courrier. Chacun vivait des choses difficiles à cette époque; on correspondait ainsi presque à toutes les semaines. Je lui posais souvent des questions sur la vie et sur l'injustice. Mon écriture était parfois très sombre et mon père m'expliquait dans ses lettres que des larmes coulaient quelquefois sur son visage. Notre relation était ainsi faite. D'une tendresse infinie et d'une vérité absolue.
Quand mon père a quitté ma mère, j'ai eu l'impression qu'il me quittait aussi. Je lui en ai voulu pendant près d'un an. Malgré la souffrance que je ressentais, je ne pouvais le détester de la sorte. C'était mon ami, mon correspondant, ma lumière, et surtout c'était une grande partie de ma vie. Les années ont passé. Je confis toujours à mon père mes états d'âmes et mes soucis. Cela n'a pas changé, bien que maintenant je le fasse par le billet d'Internet. Je lui rappelle aussi qu'il est quelqu'un d'extraordinaire et combien je suis comblée d'avoir un papa comme lui... et je signe souvent de cette anecdote : De ton petit trésor en or qui t'aime fort!
Maman et moi sommes devenues de vraies amies une certain après-midi. J'avais reçu une lettre confirmant mes excellents résultats scolaires, ceux dont j'avais douté une semaine auparavant. Ma mère, en voyant mon regard illuminé, m'avait tout de suite félicitée en me serrant très fort dans ses bras. C'est à ce moment que nos âmes s'étaient rejointes et que l'on étaient des amies. Non pas que ma mère ne m'ait pas témoigné d'amour ou de tendresse, bien au contraire, mais durant quelques années, chacune a vécu des moments pénibles. Nous avons donc cheminé seule dans notre désespoir afin de mieux canaliser notre énergie. Mais combien il est réconfortant de se blottir dans les bras du cocon maternel et de s'y laisser bercer par la douceur de la voix de celle qui nous a prêté son corps pour nous offrir la vie!
Je n'oublierai jamais cette journée et les suivantes. Ma mère est devenue une grande amie. Une femme avec qui je peux partager des joies et des peines. Cet être est une dame empreint de respect et d'indulgence. Je la remercie d'ailleurs de m'offrir son support et son attention, puisque je ne lui ai pas toujours rendu grâce… Maintenant je la respecte beaucoup et je savoure tous les moments passés à ses côtés. Ces doux instants sont toujours enrichissant et divertissant, étant donné qu'elle est une femme cultivée et agréablement ricaneuse. Elle aime la vie. Le divorce de mes parents m'a certes blessé dans l'âme, mais grâce à cet événement, j'ai pu découvrir une maman forte et capable d'assumer de grandes responsabilités. La séparation s'est faite dans l'harmonie et le respect mutuel. Je remercie mes parents d'avoir été humble en se quittant sans trop de bouleversement…
Maman, je t'aime beaucoup et je te salue. Toi qui m'a encouragé sans trop me bousculer, qui m'a aidé à me relever sans pour autant faire les pas pour moi, qui m'a observé du coin de l'œil, qui m'a écris tant de fois que j'étais belle et que l'avenir m'appartenait…